Dans le bourbier qu'est devenue la Libye, la tenue, lundi, du procès de 37 proches de Muammar al-Kadhafi aurait été une surprise. Elle n'a pas eu lieu. Moins de trois quarts d'heure après son ouverture, le tribunal pénal de Tripoli, réuni dans la prison Al-Hadba, a décidé, une nouvelle fois, d'ajourner le procès. Les juges n'ont pu que constater que seuls 23 accusés, vêtus de l'uniforme bleu des prisonniers, étaient présents. Parmi eux figuraient des personnalités majeures de l'ancien régime, tels Abdallah al-Senoussi, l'ex-chef des services de renseignements, et Baghdadi al-Mahmoudi, dernier Premier ministre de Kadhafi. Les deux ont profité de la courte audience pour réclamer de meilleures conditions de détention. Senoussi a plaidé la «fin de son traitement spécial» afin que sa famille puisse lui rendre visite. Le parquet a rétorqué n'avoir reçu aucune demande de visite. Mahmoudi a, lui, affirmé que des membres de son équipe de défense n'avaient pas été autorisés à accéder au tribunal et que ses avocats ne pouvaient lui rendre visite en prison. A l'instar des 35 autres accusés, Senoussi et Mahmoudi ont été inculpés d'une dizaine de chefs d'accusation, dont «assassinats», «pillages», «sabotages» et «actes portant atteinte à l'union nationale».
«Mascarade». Saïf al-Islam, l'un des fils de Kadhafi (lire page précédente), et Mansour Daw, ancien chef de la Sécurité intérieure qui a vécu au côté de l'ancien dictateur lorsqu'i