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Analyse

En Ukraine, Poutine veut fédéraliser pour mieux régner

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Officiellement, le Kremlin pousse à une réforme constitutionnelle pour créer un Etat «fraternel». En réalité, Moscou punit Kiev de lui avoir tenu tête.
Des hommes en armes sur des blindés arborant des drapeaux russes, à Slaviansk dans l'est de l'Ukraine, le 16 avril. (Photo Gleb Garanich. Reuters)
publié le 16 avril 2014 à 19h26
(mis à jour le 17 avril 2014 à 9h51)

Plus la situation en Ukraine se détériore et devient instable, plus la Russie se sent en position de force et durcit le ton envers Kiev et ses alliés occidentaux, comptant bien imposer sa feuille de route. A la veille de la réunion quadripartite prévue à Genève entre la Russie, l'Ukraine, les Etats-Unis et l'Union européenne, le Kremlin continue d'insister sur «l'unique solution» qu'il voit pour l'avenir de son petit voisin à moitié rebelle : une réforme constitutionnelle pour doter le pays d'un système fédéral qui accorderait des pouvoirs élargis aux régions russophones de l'est et du sud. «La fédéralisation serait une façon de s'assurer que chaque région du pays se sente à l'aise, estime que ses droits sont garantis, que ses traditions et son mode de vie sont protégés», a déclaré hier le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

En d'autres termes, n'attendant pas l'émergence d'un pouvoir russophile de l'élection présidentielle ukrainienne, en mai, Moscou veut s'assurer de la loyauté de la partie russophone du pays. «Voilà ce qui répond aux intérêts russes : une Ukraine fraternelle, intègre, unifiée, bienveillante à notre égard. On ne peut atteindre ce résultat que grâce à une profonde réforme constitutionnelle, à laquelle doivent participer, sur un pied d'égalité, toutes les forces et toutes les régions du pays, sans exception», avait déjà expliqué Sergueï Lavrov la veille, lors d'une conférence de presse.

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