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L’Inde reconnaît un «troisième genre»

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Deux millions d'Indiens sont transgenres.
Un membre de la caste des Hijra, la caste traditionnelle des travestis, lors d'un rassemblement à New Delhi en 2012. (Photo Adnan1 Abidi. Reuters)
publié le 16 avril 2014 à 19h56
(mis à jour le 17 avril 2014 à 10h06)

L'Inde n'est plus à une contradiction près. Dans ce pays où l'homosexualité a été recriminalisée en décembre, la Cour suprême vient de reconnaître mardi l'existence d'un troisième sexe. Une décision révolutionnaire qui va changer le destin des transgenres indiens, soit plus de 2 millions de personnes. Après l'Allemagne, l'Australie, le Népal et le Bangladesh, l'Inde reconnaît ainsi ses citoyens qui se considèrent comme ni homme ni femme. «Ce n'est pas une question sociale ou médicale, mais une question de droit de l'homme», a affirmé le juge de la Cour suprême, K.S. Radhakrishnan. La Cour a estimé que chaque être humain avait le droit de choisir son genre. Tous les documents officiels devront désormais comporter une case «troisième genre».

La discrimination dont souffrent les transgenres a aussi été reconnue. Ils devraient obtenir de ce fait des aides spécifiques, au même titre que les catégories les plus défavorisées de la population, comme les Intouchables ou les Tribaux. La Cour a ordonné au gouvernement de mettre en place des quotas pour l'emploi et assurer leur éducation. «La Cour a ouvert la voie pour le développement d'une communauté ostracisée. Elle a parlé ouvertement de la discrimination sur la base de l'identité sexuelle, ce qui n'était jamais arrivé», assure Sonal Giani, activiste de Humsafar Trust, une ONG LGBT de Bombay affirmant que «cela apporte beaucoup d'espoir après le contrecoup de l'article 377». Cet article, promulgué