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Libération
Reportage

Présidentielle : le spectre de Bouteflika fait trembler l’Algérie

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La probable réélection du sortant pour un quatrième mandat, aujourd’hui, fait craindre un retour en arrière et des représailles envers les opposants.
publié le 16 avril 2014 à 18h46

Comment interpréter les signes de nervosité de la population algérienne, qui semble déjà anticiper l'après-présidentielle ? Ces dernières quarante-huit heures, sur les réseaux sociaux, les témoignages évoquaient «les ruées dans les magasins d'alimentation», notamment à Alger et sa périphérie : stocks de sucre, de café, queues interminables dans les stations-service et retraits de liquide dans les banques. Difficile de prévoir les conséquences de «l'après 17», alors que l'on donne le président-candidat, affaibli par un AVC, reconduit à la présidence dans «une campagne par procuration» menée par ses proches, notamment son ancien Premier ministre. «Le pouvoir continuera de se regarder dans le miroir piqué de sa propre mémoire. Et alors que verra le peuple dans ce reflet ? Encore et toujours ce même visage hideux et déformé», soupire Amira Bouraoui, 38 ans, médecin, fille de médecin militaire et l'une des porte-parole du mouvement d'activistes Barakat («ça suffit»). Dans El Watan, il y a deux jours, un édito qui tombe comme le pli du pantalon : «Jamais depuis l'indépendance une élection n'a suscité autant de peur chez les Algériens, y compris celle de 1991 qui vit le FIS [le Front islamique du salut]tenter d'investir le Parlement par la ruse et la force. A cette époque, le pouvoir n'était pas du côté des destructeurs, mais cette fois-ci, il l'est et c'est cela qui inquiète lourdement.» En poste depuis quinze ans, le président