La publicité trône à quelques mètres de l'ODA, le siège de l'administration régionale occupé par des séparatistes prorusses depuis dix jours. Elle annonce, en ukrainien, le concert du groupe de rock Okean Elzy au mois de mai. La prestation n'a pas été annulée, quand bien même ces musiciens cultes en Ukraine se sont plongés corps et âme dans l'Euromaidan, dont ils ont été l'un des fers de lance. Derrière les apparences, la «République de Donetsk» n'occupe toujours que les onze étages du bâtiment. Le reste de la ville semble vivre comme à son habitude. Les premières terrasses ont été installées, les matchs de football se succèdent à un rythme presque quotidien dans une cité possédant trois clubs professionnels, tous financés par des oligarques.
Mais une chape de plomb paraît s'être abattue sur Donetsk. «On sait que nous sommes la majorité, mais nous ne nous affichons plus dans la rue. C'est devenu dangereux», explique la journaliste Katerina Zemchuzhnykova, rédactrice du seul journal du Donbass en langue ukrainienne sur le Net, ngo.Donetsk.ua. Le 13 mars, deux manifestations avaient été organisées en même temps sur la place Lénine, dans le centre. La confrontation entre pro-européens et prorusses a fait une victime, un jeune militant de l'Euromaidan poignardé à mort.
Théâtre. Depuis, les partisans de l'Euromaidan, à défaut de se cacher, sont discrets. «J'ai été frappé deux f