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Libération

Bouteflika vote, la jeunesse s’abstient

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Scrutin . La réélection du Président assurée, peu d’Algériens se sont déplacés hier pour le premier tour.
publié le 17 avril 2014 à 19h56

D'habitude encombrées par la circulation, les rues d'Alger sont restées bien vides, en cette journée électorale, décrétée fériée. Pas de files d'attente devant les salles de vote : une heure après l'ouverture, chacun des neuf bureaux installés dans l'école Ali-Boumendjel, en plein centre de la capitale, n'avait accueilli que dix électeurs, en moyenne. «Il n'y a que les vieux qui votent et ils sont tous avec Bouteflika. C'est officiel, il a déjà gagné», soupire Samir, restaurateur de 39 ans, sorti uniquement pour aller faire son marché.

«Rupture». Si la victoire du président sortant, qui brigue son quatrième mandat, ne fait guère de doute, le taux de participation «constitue un enjeu en soi», note Zine Cherfaoui, journaliste au quotidien francophone El Watan. «L'abstention apparaît comme un acte éminemment politique. Ce qui ressemble à de la passivité est en fait le signe et l'expression d'une rupture entre l'électeur, d'une part, le candidat à l'élection et le régime politique, d'autre part. L'abstention n'est pas un acte passif, mais une action militante», écrivait la politologue Louisa Driss-Aït Hamadouche en 2009.

Cette année-là, la participation à la présidentielle s'élevait officiellement à 74,11%, mais selon un câble de la diplomatie américaine, révélé par l'organe d'information WikiLeaks, elle était plus proche de 25 à 30%. Cinq ans plus tard, la participation électorale