Plus de trente-six heures après le naufrage du ferry Sewol au large de la côte Sud de la péninsule coréenne, incompréhension et colère prédominent dans l'ensemble du pays. Les Sud-Coréens, suspendus à l'actualité, attendent désespérément d'en savoir plus sur ce qui est probablement le plus grand accident maritime de leur histoire. Malgré les secours qui s'activent autour de l'épave, plus de 270 personnes sont toujours portées disparues et les informations arrivent au compte-gouttes. Au fil des heures, le bilan s'alourdit, lentement. Jeudi en fin d'après-midi, on dénombrait 20 morts, selon les médias coréens.
L’incompréhension, d’abord, à propos des raisons du naufrage. Le navire, qui a légèrement dévié de la voie maritime habituelle, aurait heurté un récif avant de chavirer puis de sombrer, une hypothèse qui devra encore être vérifiée par les enquêteurs.
La colère, surtout, contre les informations erronées et les rumeurs qui jouent avec les nerfs des familles des victimes. Hier, peu après que l'alerte a été lancée, les médias ont d'abord assuré que la grande majorité des 475 passagers avaient été sauvés. Quelques heures plus tard, pourtant, c'est près de 300 personnes qui manquaient à l'appel. «Bien sûr que je suis en colère ! témoigne l'oncle d'un lycéen porté disparu. Si je me rends sur la côte, c'est pour rejoindre et épauler mon frère, mais aussi et surtout dans l'espoir d'être mieux informé.»
Cellule de crise au lycée
Au lycée Danwon, dans la banlieue de Séoul, d'où sont