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Libération
Enquête

Dynastie Gandhi cherche premier rôle

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Sa sœur semblait taillée pour le job, mais c’est bien Rahul Gandhi qui sera le leader du Congrès aux législatives. Journal de campagne d’une famille qui préside aux destinées de l’Inde depuis quatre générations.
publié le 18 avril 2014 à 18h06

C'était presque de la maltraitance», ironise Aditya, un jeune ingénieur de Delhi. Très attendue, la première longue interview télévisée de Rahul Gandhi a vite tourné au désastre. Le champion du Parti du Congrès, qui mène la campagne pour les législatives, s'est fait ratatiner dans le ring par un présentateur réputé pour son agressivité. Pris au dépourvu par les questions, incapable de réparties cinglantes, il semblait perdu et n'a fait que répéter des leitmotivs vagues, comme l'«autonomisation des femmes». «Il est sincère et plein de bonnes intentions, mais il est à côté de la plaque !» estime un observateur politique de Delhi. Il en faudrait plus en effet pour galvaniser les foules. Manifestement, celui que ses ennemis politiques surnomment avec condescendance le «gamin» n'est pas encore rôdé à l'exercice. A travers tout le pays, les portraits géants du jeune homme en tenue traditionnelle sont placardés sur les murs et le long des voies rapides. Un poster sépia où Rahul Gandhi prend la pose, l'air sérieux, voire lugubre. Il semble déjà contempler la déroute du parti de centre gauche qui, après dix ans de pouvoir, englué dans les affaires de corruption et usé par la crise économique, reste incapable de faire rêver l'Inde.

Un accident, deux assassinats

Qui est donc Rahul Gandhi ? Une erreur de casting ? Le beau gosse de 43 ans, au sourire à fossettes, n’est pourtant pas un novice. Il est issu de la plus fameuse dynastie politique indienne, celle des Nehru-Gandhi, qui a,