Leurs dix mois de détention ont été très éprouvants. «J'ai eu des simulacres d'exécution, pistolet posés sur la tempe ou le front, a ainsi raconté Didier François, 53 ans, grand reporter à Europe 1 sur les ondes de sa radio. Ces simulacres ne m'ont jamais particulièrement stressé dans la mesure où l'on voyait trop que c'était de la pression.» Reporter de guerre qui a déjà couvert nombre d'affaires d'otages, il a su garder la tête froide : «S'ils avaient décidé de me couper la tête ou de me flinguer, c'était ritualisé. Je connais relativement les procédures ; je voyais que l'on n'avait pas atteint la limite.» «Il y eut un peu de maltraitance physique, mais tous les prisonniers syriens y passent. La Syrie a toujours été un centre mondial de la torture», a de son côté précisé Nicolas Hénin sur Arte, chaîne pour laquelle il avait fait de nombreux reportages.
«Radiateur». Tous les quatre le reconnaissent : le plus dur a été les premiers jours. «Ils vous mettent tout de suite dans l'ambiance. La pression est très très très forte. Quatre jours sans manger et sans boire. Au quatrième jour sans boire, on commence vraiment à être mal, menotté à un radiateur et, oui, des coups. C'est un peu pour casser les velléités de résistance», a expliqué Didier François. «Ce dont on a le plus souffert pendant toute la première partie de notre détention, c'est du manque de nourriture mais, heureusement dans les derniers mo