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Brazza, le feu sous les cendres

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En 2006, le président Sassou Nguesso accueillait en grande pompe la dépouille de Pierre Savorgnan de Brazza. En conflit avec des descendants de l’explorateur, il menace de débaptiser la capitale du Congo.
La statue de Pierre Savorgnan de Brazza, à Brazzaville le 30 mars 2013. (Photo Junior D. Kannah. AFP)
publié le 21 avril 2014 à 18h06

Brazzaville ne sera peut-être plus Brazzaville. Le gouvernement congolais menace de débaptiser sa propre capitale, ainsi que tous les lieux publics honorés du patronyme de Pierre Savorgnan de Brazza, le célèbre explorateur français d'origine italienne qui établit la souveraineté de la République française sur ce bout d'Afrique centrale, à la fin du XIXe siècle. La cité - qui fut aussi durant la Seconde Guerre mondiale la «capitale» de la France libre de Charles de Gaulle - pourrait perdre son nom dans la bataille qui oppose les descendants de Brazza et le Congo.

A l’origine de la colère du gouvernement de Denis Sassou Nguesso, une décision de la justice française. Rendue en septembre, elle lui ordonne de restituer à la famille de Brazza les cendres de l’aïeul qui reposent depuis 2006 au cœur d’un imposant mémorial, tout en marbre, édifié en plein centre de la capitale. Ce faisant, elle satisfait la demande adressée par des descendants de l’aventurier, furieux que les autorités congolaises n’aient pas respecté les conditions agréées par les deux parties juste avant le transfert au Congo de la dépouille de l’explorateur. Décédé en 1905, Pierre Savorgnan de Brazza reposait alors aux côtés de sa femme et de leurs quatre enfants, dans un cimetière d’Alger.

«L'affaire Brazza» débute au début des années 2000, quand l'un des arrière-petits-neveux de l'explorateur, Detalmo Pirzio-Biroli, est reçu avec tous les honneurs au Congo. Au soir de sa vie, cet octogénaire qui a fait