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Libération

En Syrie, les rouages de «l’usine à otages»

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L’Etat islamique en Irak et au Levant, groupe qui détenait les journalistes français, a fait du kidnapping son fonds de commerce.
A l'arrivée des ex-otages à Villacoublay (Yvelines), dimanche. (Photo Philippe Wojazer. Reuters)
publié le 21 avril 2014 à 20h06
(mis à jour le 22 avril 2014 à 8h26)

En Syrie, l’évocation de son seul nom fait froid dans le dos. Il est synonyme de terreur, meurtres, tortures… et la ville d’Alep n’a certainement pas oublié l’histoire de ce petit vendeur des quatre saisons qui, pour avoir invoqué maladroitement le nom de Mahomet lors d’une transaction, a été fouetté puis exécuté sommairement devant ses parents. Ce nom, qui concentre toutes les peurs et sonne comme une malédiction, c’est Daesh, l’anagramme en arabe de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Au fil des semaines, lorsqu’il est devenu certain que la plupart des otages occidentaux, dont les quatre Français, étaient tombés aux mains de cette formation, le pessimisme sur leur libération était devenu de rigueur. Non content d’être le plus fanatique et le plus violent des innombrables groupes islamistes qui pullulent en Syrie, celui-ci se montrait aussi le plus secret.

Le 6 janvier, lors d'une réunion de solidarité avec les otages à la Maison de la Radio, à Paris, Peter Bouckaert, le responsable des urgences à l'ONG Human Rights Watch, avait brisé la langue de bois en vigueur au risque de bouleverser les familles des prisonniers. «Nous sommes face à la pire crise des otages depuis la guerre du Liban, lançait-il. Ils sont entre les mains d'un groupe qui ne veut pas négocier et les retient pour s'en servir comme boucliers humains» en cas d'attaques des forces occidentales. Pour brutale qu'elle fut, l'analyse de ce familier des guerres au Moyen-Orient, impliqué da