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Libération
Reportage

Fusillade sanglante dans l’Est ukrainien

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L’attaque menée dimanche contre un check-point de Sloviansk, qui aurait fait trois morts côté prorusse, menace de faire voler en éclats l’accord de Genève, conclu jeudi.
Un milicien prorusse sur les lieux de la fusillade survenue près de Sloviansk, dimanche, et attribuée par les insurgés aux ultranationalistes de Praviy Sektor, très actifs sur la place de l'Indépendance de Kiev cet hiver. (Photo Gleb Garanich. Reuters)
par Thibault Marchand, Envoyé spécial à Sloviansk
publié le 21 avril 2014 à 19h36

A peine signé, l'accord de Genève est déjà en danger. En cause, une fusillade ayant fait au moins trois morts dimanche matin, trois activistes prorusses surveillant un checkpoint à Bylbasovka, un village situé quelques kilomètres à l'ouest de Sloviansk. Une attaque immédiatement attribuée aux ultranationalistes de Praviy Sektor («secteur droit») par les séparatistes. Pour le prouver, ils ont exhibé une étrange carte de visite de Dmytro Iarosh, le leader de l'organisation, ainsi que des armes «de fabrication étrangère» retrouvées dans l'un des véhicules des assaillants. Pour ne rien arranger, l'attaque est survenue alors qu'une trêve de Pâques avait été conclue, les autorités ukrainiennes assurant qu'elles arrêtaient temporairement la «phase active» de leur opération antiterroriste pendant le week-end.

«Scène de guerre». Vingt-quatre heures après la fusillade, il ne reste plus de la scène que des fleurs posées sur les blocs de béton qui sécurisaient le check-point, déplacé quelques centaines de mètres plus loin. Et une immense flaque de sang séché, celui d'un jeune homme de «30 ans maximum» à qui Sergueï affirme avoir donné les premiers soins avant qu'il ne meure dans l'ambulance l'amenant à Sloviansk. «C'était une scène de guerre. Ils avaient des armes automatiques et nous, presque rien jusqu'à l'arrivée des "petits hommes verts" [ainsi que les Ukrainiens désignent les forces spéciales russes sans insig