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Libération

Massacre ethnique au Soudan du Sud

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Guerre civile . L’ONU accuse les forces rebelles de Riek Machar d’avoir tué 200 civils à Bentiu mi-avril.
par Justin Delépine, (avec AFP)
publié le 21 avril 2014 à 19h46

Alors que le Soudan du Sud connaît une guerre civile depuis cinq mois entre les partisans de Riek Machar (ancien-vice président limogé à l’été 2013) et les troupes restées loyales à l’actuel président, Salva Kiir, l’ONU a accusé hier les troupes antigouvernementales d’avoir massacré des centaines de civils sur des critères ethniques.

Ultimatum. Lors de la prise de la ville de Bentiu, à la mi-avril, les forces pro-Machar ont tué plus de 200 personnes et en ont blessé plus de 400 selon la Minuss (mission de l'ONU au Soudan du Sud). Les soldats ont «séparé des individus de certaines nationalités ou groupes ethniques et les ont mis en sécurité, tandis que les autres ont été tués», ajoute la Minuss. Les forces antigouvernementales ont également demandé aux civils de Bentiu réfugiés dans une église et dans un local abandonné de révéler leur origine ethnique ou leur nationalité et ont tué plusieurs d'entre eux, selon l'ONU. Le conflit a commencé en décembre, avec un différend politique entre Machar et Kiir, tous deux ex-rebelles de ce pays indépendant depuis 2011. Mais aux rivalités personnelles et politiques s'est ajoutée une opposition entre les ethnies dont sont issus les deux hommes, dinka pour le président Kiir et nuer pour l'opposant Machar.

Malgré un cessez-le-feu signé entre les deux parties le 23 janvier à Addis-Abeba, la guerre civile continue, avec comme objectif pour les deux protagonistes de contrôler les champs pétrolifères