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Libération

Moscou avance ses pions et son idée de «nouvelle Russie»

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Le Kremlin nie toute volonté d’invasion, mais développe dans les médias le concept de «Novorossiia», qui engloberait l’est de l’Ukraine.
publié le 21 avril 2014 à 19h36

«La trêve de Pâques a été violée», tonne le ministère russe des Affaires étrangères dimanche, après l'attaque, dans la nuit, d'un barrage à la sortie de la ville de Sloviansk (lire pages 6-7). Il clame : «La Russie est indignée par cette provocation des combattants qui témoigne de l'absence de bonne volonté des autorités de Kiev pour réfréner et désarmer les nationalistes et les extrémistes.» Moscou accuse Praviy Sektor («secteur droit»), le groupe nationaliste paramilitaire ukrainien actif sur Maidan cet hiver, qu'il agite comme épouvantail pour expliquer que le pouvoir à Kiev est aux mains d'une «junte fasciste». Les télévisions officielles reprennent évidemment cette version et diffusent en boucle les images des «preuves» découvertes par les combattants prorusses dans les véhicules abandonnés par les assaillants : gros plans sur des cartes de visite du leader du groupe, Dmytro Iaroch, et sur des armes «qui prouvent bien qu'il s'agit de Praviy Sektor, car l'armée ukrainienne régulière n'en a pas de telles», explique un correspondant de Rossiya 1.

Secours. Le compromis diplomatique trouvé à Genève jeudi profite surtout à la Russie. Il semble avoir aliéné Kiev sans véritablement engager Moscou.L'encre de l'accord quadripartite n'avait pas encore séché que les insurgés prorusses occupant les bâtiments administratifs dans plusieurs villes de l'Est ont déclaré qu'ils ne rendraient pas leurs positi