Les europhobes feront exception. Entre les simples souverainistes et les divers courants d’extrême droite, ils sont bien trop différents pour s’être donné une tête de liste commune quand toutes les autres familles politiques en ont maintenant une, champion transnational qu’elles entendent bien imposer à la présidence de la Commission.
Ce sera le grand enjeu de ces élections européennes, car aucun des 28 Etats de l’Union ne souhaite voir émerger un nouveau pouvoir européen, procédant du suffrage universel paneuropéen. Que leur majorité du moment soit à gauche ou à droite, tous veulent que les politiques européennes restent de leur seul ressort et que la seule institution qui compte demeure le Conseil européen, l’assemblée de leurs 28 chefs d’Etat et de gouvernement où tout se décide, aujourd’hui.
Or, ce ne serait plus le cas si la majorité, parti ou coalition, que les électeurs européens auront envoyé siéger à Strasbourg avait, demain, la possibilité de faire de son chef de file le président de la Commission. Une autre légitimité viendrait concurrencer celle des Etats et de leurs dirigeants. La Commission pourrait alors reprendre les pouvoirs que lui confèrent les traités et ne plus être le simple organe d’exécution des décisions du Conseil qu’elle a fini par devenir.
Parce qu’elle procéderait, alors, d’une majorité parlementaire désignée par le suffrage universel, elle pourrait proposer des politiques correspondant au programme sur lequel cette majorité aura été élue. Il y aura