Forcément, il fallait qu’il gesticule, sous l’œil des caméras. La mèche blonde en bataille, le costume dépenaillé, en équilibre instable sur un pont suspendu prévu pour des enfants de 8 ans, en un mot, ridicule. Ce vendredi 4 avril, Boris Johnson, l’excentrique maire de Londres, avait endossé son rôle préféré, celui de l’auto-promotion. L’occasion était royale: célébrer l’ouverture de l’ancien parc olympique, désormais baptisé Queen Elizabeth Olympic Park, dix-huit mois après le triomphe de l’organisation des JO de Londres et au prix d’un investissement de 300 millions de livres (361 millions d’euros).
La partie nord, la plus sauvage avec ses grandes promenades et pelouses, un café-restaurant et la Copper Box Arena (centre multisports qui a accueilli les compétitions de basket), avait ouvert l'été dernier. Désormais, c'est l'ensemble du parc, vaste de 2,5 km2, qui est accessible librement. Comme pour London 2012, les cyniques et sceptiques ont dû ravaler leur fiel. Donner une deuxième vie au site et à son environnement était un défi titanesque. Il est, à l'évidence, relevé. Malgré un temps pourri en ce premier week-end d'ouverture au public, plus de 50 000 visiteurs se sont pressés dans les allées de ce qui est sans conteste le plus grand parc urbain créé en Europe depuis cent cinquante ans : un nouvel espace de verdure, de sport et de culture à vingt-cinq minutes en métro du cœur de Londres, dans le quartier de Stratford (Est) qui était, avant les JO, l'un des plu