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Shinzo Abe use et abuse de la carte nationaliste

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Japon. Des parlementaires ont défié Pékin et Séoul en visitant un mémorial shintoïste très controversé.
Lors de la visite de 147 parlementaires au sanctuaire Yasukuni, mardi. (Photo Yuya Shino. Reuters)
publié le 22 avril 2014 à 19h46
(mis à jour le 22 avril 2014 à 21h12)

L’arrivée aujourd’hui à Tokyo de Barack Obama pour une visite d’Etat et les vives tensions diplomatiques avec la Chine et les Corées n’y auront rien fait. Comme si de rien n’était, 147 parlementaires japonais, en majorité membres du Parti libéral-démocrate de Shinzo Abe, se sont rendus hier au sanctuaire Yasukuni dans le cadre du traditionnel festival de printemps de ce mémorial shintoïste. Ce temple de la discorde, qui honore les âmes des 2,4 millions de personnes mortes pour le Japon et l’empereur, dont 14 grands criminels de guerre, est considéré comme le symbole du militarisme nippon par la Chine et la Corée, qui ont eu à subir les exactions et les exterminations de l’armée impériale entre 1905 et 1945.

Rituels. Comme d'habitude, les parlementaires qui ont fait le voyage à Yasukuni ont présenté leur visite comme une initiative privée. «Il s'agit d'une question liée à la liberté de religion», a même commenté le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, au sujet de la double venue, en dix jours, du ministre des Affaires intérieures, Yoshitaka Shindo.

Comme d'habitude, Pékin et Séoul ont enragé. Les Chinois et les Sud-Coréens étaient déjà vent debout contre le Premier ministre Shinzo Abe qui, dimanche, avait offert à Yasukuni un masakaki, un arbre décoré utilisé pour des rituels shintôs.

L’affaire pourrait sembler relever de la rhétorique dans cette région encore aux prises avec la guerre froide. Après tout, les visit