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Libération

Génocide arménien : des mots, pas les bons

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Turquie . Les condoléances prononcées par le Premier ministre turc ne convainquent pas les descendants.
publié le 24 avril 2014 à 19h56

L'Arménie, qui commémore jeudi le génocide perpétré il y a quatre-vingt-dix-neuf ans sous l'Empire ottoman, a rejeté les condoléances présentées par la Turquie dans un geste inédit, et réclamé d'Ankara reconnaissance et «repentir». «Nous sommes convaincus que le déni d'un crime constitue sa continuation directe. Seule la reconnaissance et la condamnation [du génocide] peuvent empêcher la répétition d'un tel crime à l'avenir», a déclaré le président arménien, Serge Sarkissian. La veille, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a fait un geste inattendu en présentant les condoléances de la Turquie «aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915» ( Libération d'hier) lors des massacres visant cette communauté. C'est la première fois que le chef du gouvernement turc s'est exprimé aussi ouvertement sur ce drame survenu entre 1915 et 1917, aux dernières années de l'Empire ottoman et qui a fait quelque 1,5 million de morts. De nombreux pays, dont la France, ont reconnu ce premier génocide du XXe siècle, ce que la Turquie refuse farouchement.

«Inhumaine». Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, avait déjà fait un pas lors d'une visite à Erevan il y a quelques mois, en qualifiant les faits de «tragédie inhumaine». Le 24 avril 1915 a commencé la dép