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Interview

Génocide arménien : «Erdogan renforce sa position négationniste»

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Pour le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, les «condoléances» exprimées mercredi par le Premier ministre turc ne vont pas dans le sens de la reconnaissance du génocide.
Manifestation pour la reconnaissance du génocide, à Erevan, la capitale arménienne, mercredi. (Photo Hayk Baghdasaryan. Reuters)
publié le 24 avril 2014 à 17h27

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a pour la première fois, mercredi, présenté ses «condoléances» aux «petits-enfants des Arméniens tués en 1915» lors des massacres reconnus par de nombreux pays, dont la France, comme un génocide. La Turquie n'a jamais reconnu le caractère génocidaire des massacres qui ont débuté le 24 avril 1915 et dont le peuple arménien commémore ce jeudi le 99e anniversaire.

Jusqu'à 1,5 million d'Arméniens ont été tués, selon les historiens, en Anatolie entre 1915 et 1917. Si certains voient dans le discours d'Erdogan (lire le texte intégral en françaisi ici) une étape symbolique sur le chemin de la reconnaissance, pour le Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), c'est tout le contraire, ainsi que l'explique Franck Papazian, son coprésident.

Comment comprenez-vous les «condoléances» d'Erdogan ?

C'est un pur effet d'annonce. On ne peut y voir autre chose qu'une opération de séduction en direction des opinions internationales. L'objectif de Recep Tayyip Erdogan est de toute évidence de se dispenser d'avoir à reconnaître le génocide à l'approche du centenaire qui sera commémoré l'année prochaine. Les mots parlent d'eux-mêmes : le Premier ministre adresse ses «condoléances» aux descendants des victimes, mais il ne parle ni d'excuses ni de génocide. En réalité, avec ce discours, il renforce sa position négationniste.

Si on lit avec attention l'intégral