Les Arméniens commémorent jeudi le génocide perpétré il y a 99 ans sous l’empire ottoman, au lendemain d’un geste inédit et inattendu de la Turquie, qui a adressé ses condoléances aux descendants des victimes de ce drame qu’elle ne reconnaît pas comme un génocide. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s’est adressé mercredi de façon inattendue aux descendants des Arméniens tués au cours de la Première Guerre mondiale par les forces ottomanes.
Dans un communiqué, il a évoqué des «événements qui ont eu des conséquences inhumaines» et dit : «Nous présentons nos condoléances à leurs petits-enfants», évitant de prononcer le mot «génocide» que la Turquie, qui a remplacé l'empire ottoman en 1923, nie catégoriquement. Le terme de «tragédie inhumaine» avait déjà été employé il y a quelques mois par son chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu, en visite à Erevan, et c'était déjà une première.
Le 24 avril 1915, le gouvernement jeune-turc ordonnait la déportation vers la province ottomane de Syrie de centaines de milliers d’Arméniens accusés de collaborer avec l’ennemi russe. Cette journée est commémorée dans le monde entier par la diaspora arménienne. Selon les Arméniens, 1,5 million des leurs furent tués lors des persécutions et déportations. La Turquie reconnaît des massacres qui ont coûté la vie à 300 000 personnes, tout en refusant le caractèr