En pleine jungle tropicale, non loin de la frontière malaisienne, la police thaïlandaise a découvert, à la mi-mars, un groupe de 220 présumés Ouïghours, comprenant 60 femmes et 82 enfants. Quelques jours plus tard, un deuxième groupe, puis un troisième, à chaque fois composés de nombreuses femmes et d’enfants, ont été débusqués et arrêtés par la police de l’immigration thaïlandaise. Au total, 424 personnes, dont l’origine ouïghoure est presque certaine, ont été capturées. Depuis, la Chine exerce d’importantes pressions diplomatiques sur Bangkok pour obtenir leur rapatriement.
«Un flot sans précédent de réfugiés ouïghours est en train de s'échapper du Xinjiang, affirme Alim Seytoff, président de l'Association des ouïghours américains. Ceci est le résultat d'une intense répression chinoise.» Pékin refusant d'accorder des passeports à la plupart de ses ressortissants ouïghours, les candidats à l'exil s'échappent en tentant de traverser clandestinement l'une des frontières chinoises les plus poreuses, celle qui sépare la Chine du Vietnam et du Laos, afin de se rendre ensuite en Thaïlande, en Malaisie, puis en Turquie.
Prison. Certains de ces réfugiés sont prêts à tout pour éviter d'être renvoyés en Chine, même à des actes suicidaires. Ce qui s'est passé vendredi 18 avril à la frontière sino-vietnamienne l'illustre amplement. Les gardes-frontières vietnamiens s'apprêtaient à renvoyer de force un groupe de 16 présumés Ouïghours