Santo subito ! Ce 8 avril 2005, les banderoles avaient surgi au milieu de la foule immense qui assistait, à Rome, aux obsèques de Jean Paul II. Brandies par des membres de mouvements, comme les Focolari ou Communion et Libération, chouchoutés et influents sous le pontificat du pape polonais, elles réclamaient la canonisation immédiate de Karol Wojtyla. Le geste - remarqué - reprenait l’ancienne tradition qui «fabriquait» les saints catholiques, la «vox populi». Pour autant Jean Paul II n’a pas été automatiquement canonisé !
Il n’en a pas moins bénéficié d’une procédure exceptionnelle ; son successeur, Benoît a levé l’obligation d’attendre cinq ans après la mort pour que le dossier commence à être examiné. Jean Paul II avait fait de même pour Mère Teresa, une figure qu’il admirait beaucoup. La canonisation de Karol Wojtyla a donc été extrêmement rapide, à peine neuf ans après sa mort. A titre d’exemple, pour Jeanne d’Arc, il a fallu attendre presque 500 ans !
Comment devient-on saint ? Concrètement, c’est un service du Vatican, la Congrégation pour les causes des saints, qui étudie les dossiers transmis par les diocèses. Un véritable «procès» se tient, c’est-à-dire avec un «avocat» qui défend la cause de l’impétrant et un autre qui contre les arguments. On devient saint en trois étapes : d’abord vénérable, ensuite bienheureux et finalement saint. Certaines personnes ne franchissent que le premier ou le deuxième échelon. Un miracle (une guérison inexpliquée) est une condition né