Que s'est-il passé à Bor et Bentiu la semaine dernière ? Navi Pillay, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, se rendra lundi au Soudan du Sud pour enquêter sur les massacres de civils perpétrés dans ces deux villes. Le Conseil de sécurité a exprimé, jeudi, «son horreur et sa colère» à propos de ces massacres attribués par l'ONU aux rebelles sud-soudanais. «Les membres du Conseil de sécurité réitèrent avec fermeté leur exigence d'un arrêt immédiat de toutes violations des droits de l'homme et se déclarent prêts à envisager des mesures appropriées contre les responsables [de ces exactions]», a-t-il affirmé.
Rivalité. Paris et Washington s'étaient déclarés favorables à des sanctions contre les auteurs des massacres, agitant la menace de les renvoyer devant la Cour pénale internationale (CPI). Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme est chargé de mener une enquête sur le massacre de Bentiu. Navi Pillay devrait rester deux jours dans le pays et mènera cette mission conjointement avec Adama Dieng, le conseiller spécial sur la prévention du génocide.
La guerre civile qui ravage le Soudan du Sud depuis cinq mois oppose les partisans de Salva Kiir, l’actuel président, à ceux de son ancien vice-président Riek Machar, qui a pris les armes en décembre. A la rivalité entre ces deux ex-rebelles s’est ajoutée une opposition ethnique entre les dinkas, dont est issu le président Kiir, et les nuers du rebelle Macha