La stratégie peut surprendre, et est, de l’aveu même de ses instigateurs, inédite. Face à la tragédie de la guerre civile en Syrie, la police anglo-saxonne a décidé de parler aux mères, aux sœurs, aux femmes de Britanniques musulmans tentés par un voyage vers le pays déchiré. Officiellement partis afin de participer à l’effort humanitaire auprès des réfugiés, ces voyageurs - souvent très jeunes - finissent par se radicaliser, voire prendre les armes.
L'initiative de la police britannique est aussi un aveu d'impuissance. En dépit des mises en garde répétées du gouvernement contre tout séjour en Syrie, et des menaces d'arrestations au retour, rien n'y fait : le nombre de Britanniques qui s'y rendent continue d'augmenter. Ils seraient plus de 400 à avoir effectué le voyage depuis le début de la guerre civile, il y a trois ans, et une vingtaine d'entre eux auraient été tués dans les combats. Entre janvier et mars, la police a procédé à 40 arrestations «liées à la Syrie», une augmentation significative par rapport aux 25 pour toute l'année 2013. Les services antiterroristes ne cachent plus leur inquiétude face au risque d'attentats sur le sol britannique par des jeunes radicalisés au cours d'un voyage en Syrie.
Depuis vendredi, la police spécialisée dans la lutte antiterroriste, associée à des organisations de lutte contre l'extrémisme ainsi qu'à des communautés de femmes, organise des rencontres à Londres, Birmingham et Manchester, villes où la population de confession mu