«Nous ne sommes pas des prisonniers de guerre, nous sommes les invités du major Ponomarev» : détenu depuis trois jours dans une cave de Sloviansk, le fief de la rébellion prorusse dans la région de Donetsk, le colonel allemand Axel Schneider a conservé son sens de l'humour. Présenté hier à la presse avec ses sept autres collègues officiers et observateurs militaires de l'OSCE, mais sans les quatre Ukrainiens qui les accompagnaient, le colonel s'est contenté de rappeler son statut diplomatique. Derrière eux, le «major» Ponomarev, qui se présente comme un retraité de l'armée, buvait du petit-lait.
Ce dernier est l'une des deux figures de proue du mouvement séparatiste de Sloviansk, ville de 120 000 habitants qui se trouve à une heure et demie de route de Donetsk. Maire autoproclamé (il a vidé manu militari celle qui avait été élue), l'homme à la casquette qui fait presque tous les jours une conférence de presse est le leader «politique». Le «militaire», c'est Igor Strelkov, un moustachu qui s'est présenté samedi pour la première fois aux médias en tant que «commandant de la résistance du Donbass [région russophone de l'Est ukrainien, ndlr]», et qui, selon Kiev, serait un officier des services russes.
Savon. Trapu et court sur pattes, Ponomarev, qui aura 49 ans le 2 mai, reconnaît lui-même avoir participé à des «opérations spéciales» dans une unité de l'armée soviétique basée dans