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Analyse

Crise en Ukraine : la Russie paiera coûte que coûte

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Le Kremlin prend prétexte des menaces de l’UE et des Etats-Unis pour défendre ses projets protectionnistes.
A Kherson, checkpoint à la frontière entre l'Ukraine et la Crimée, des soldats ukrainiens sont en surveillance, le 18 mars 2014. (Photo Sergeui Gumenyuk. AFP)
publié le 28 avril 2014 à 20h06

Alors que les Etats-Unis et l'Union européenne menacent de durcir les sanctions contre la Russie, le Kremlin joue la sérénité. Tout en admettant que ces mesures affectent l'économie russe «de manière générale»,Vladimir Poutine a déclaré la semaine dernière que les dommages n'étaient pas «critiques». Surtout, il n'a pas manqué de fustiger les Occidentaux pour leur recours à la rétorsion économique. «Dans l'ensemble, [les sanctions] sont nuisibles pour tout le monde, elles détruisent l'économie mondiale et sont déshonorantes pour ceux qui s'en servent comme instrument», a précisé le Président. Même rengaine du côté du Premier ministre, Dmitri Medvedev, qui expliquait le 15 avril : «Dans une certaine mesure, nos difficultés sont en lien avec les efforts de certaines forces pour nous pousser vers une crise artificielle.» Autre fait révélateur : alors que les années précédentes, lors de sa traditionnelle «ligne directe», Poutine bombardait les téléspectateurs avec des indicateurs flatteurs, il a esquivé cette année les sujets économiques pour entamer un dialogue direct avec des habitants de Crimée.

Franchise. L'«agressivité» occidentale tombe en effet plutôt bien pour les dirigeants russes, qui ont coutume de chercher des ennemis extérieurs pour expliquer les déconvenues intérieures. Car la crise ukrainienne ronge une économie russe déjà affaiblie et menacée de récession cette année. Certes, l'antag