La photo, terrible, a fait le tour des réseaux sociaux. Le visage d'Abdallah Ahmad, un amas de chair et de sang, est méconnaissable. Le 30 mars, cet étudiant en commerce de 22 ans a été tué sur le campus de l'université Al-Azhar du Caire. Ahmad Mohamed, 19 ans, lui, est décédé de ses blessures le lendemain. Ce dimanche, comme chaque jour ou presque, les Etudiants contre le coup d'Etat (du 3 juillet 2013, qui a vu l'armée déposer le président islamiste Mohamed Morsi) avaient organisé un rassemblement dans l'enceinte de la fac. Des manifestants sont sortis de l'établissement, déclenchant l'intervention des forces de l'ordre. «La police est entrée dans l'université sans raison, accuse Youssef Salhen, porte-parole du mouvement. Elle a tiré des gaz lacrymogènes, de la grenaille et des balles réelles. Abdallah a sans doute été tué par une balle explosive, c'était horrible. La police voulait récupérer son corps, mais les étudiants, réfugiés dans les dortoirs, ont tenu bon.»
«Crimes». Le 14 avril, un autre étudiant a été tué, cette fois à l'Université du Caire, et deux journalistes ont été blessés. Depuis le début de l'année universitaire, au moins 13 étudiants sont morts dans l'enceinte de leur établissement, selon l'Association pour la liberté de pensée et d'expression (AFTE). Plus de 1 300 ont été arrêtés, ainsi que des dizaines de professeurs. Considérés comme des terroristes par le pouvoir, comme le montre la condamnation à