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Libération
Reportage

Caracas à l’école de la guérilla

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A coup d’armes artisanales, des groupes d’étudiants irréductibles continuent de défier le régime.
Des manifestants contre le gouvernement de Nicolás Maduro piétinent une banderole de la Banque du Venezuela, à Caracas, le 20 avril. (Photo Jorge Silva. Reuters)
publié le 29 avril 2014 à 18h06

Une centaine de jeunes cagoulés s’approchent du poste de contrôle policier de Santa Fe, une zone résidentielle aisée du sud de Caracas. C’est ici, au creux d’une petite vallée où passe l’une des autoroutes les plus empruntées de la capitale, que les affrontements ont repris après Pâques. Comme chaque jour, les manifestants ont prévu de faire fuir les forces de l’ordre pour bloquer la voie à l’aide de poubelles et de meubles enflammés. Ils avancent derrière des boucliers de tôle et lancent une pluie de pierres, bouteilles et cocktails Molotov sur les policiers, qui réagissent immédiatement à coup de petits plombs.

«Quand les gardes nationaux anti-émeutes gagnent trop de terrain, on sort les mortiers. Ça tire des boules de poudre qui s'entendent dans toute la ville lorsqu'elles explosent, ça renforce le moral des troupes», explique José, le leader du «groupe de choc» Roraima. Cet homme de 22 ans dirige 28 étudiants de l'Université métropolitaine de Caracas, l'une des plus chères du pays : «Nous nous distinguons des associations étudiantes qui manifestent pacifiquement, nous sommes des résistants. Nous lutterons contre cette dictature jusqu'à en finir.» Selon José, chaque université de la capitale serait dotée d'un «groupe de choc», lesquels n'auraient jamais disparu depuis les manifestations de 2002 qui s'étaient terminées par un coup d'Etat raté contre Hugo Chávez.

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