Le pire n’est pas certain. Voulue par Vladimir Poutine ou précipitée par un dérapage incontrôlé, une entrée des troupes russes en Ukraine orientale n’est évidemment pas à exclure mais il y a pourtant un autre scénario à envisager, autrement plus souhaitable bien sûr.
Il voudrait que la situation présente dure un mois encore. Avec de brutales montées de tension, des violences et des surenchères verbales mais rien d’irrémédiable, on arrive ainsi jusqu’au 25 mai, date de la présidentielle ukrainienne. Sauf dans les villes tenues par les groupes armés prorusses, ce scrutin se déroule alors sur l’ensemble du territoire, provinces orientales comprises. La Russie n’en reconnaît pas le résultat mais le nouvel élu propose de mettre une nouvelle Constitution en chantier, d’organiser pour cela une consultation de toutes les régions, d’y associer les grandes puissances et, donc, la Russie, et l’on s’achemine ainsi vers une forme ou l’autre de fédéralisation de l’Ukraine, la reconnaissance du russe comme seconde langue nationale et la neutralisation du pays - les trois exigences du Kremlin.
Vladimir Poutine sauve la face. Il peut dire que sa fermeté a payé. Cette crise s'apaise et il devient même envisageable que l'Union européenne et la Fédération de Russie ouvrent, à moyen terme, des discussions visant à faire des pays sortis de l'Union soviétique des ponts entre ces deux parties d'un continent dont la stabilité exigerait qu'elles définissent, d'urgence, un modus vivendi, s'ente