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Libération

Les Ouïghours à l’assaut de la forteresse chinoise

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publié le 1er mai 2014 à 20h06

Les autonomistes ouïghours du Xinjiang (nord-ouest) viennent d'adresser un nouveau défi sanglant au pouvoir chinois, et plus particulièrement au président, Xi Jinping, qui a appelé hier à «écraser l'arrogance des terroristes par des mesures décisives». Mercredi soir, des assaillants, dont le nombre total n'a pas été précisé par les médias officiels, ont poignardé 79 voyageurs dans la gare d'Urumqi, la capitale de la région autonome du Xinjiang, avant de faire exploser une ou plusieurs bombes. Une personne a été tuée, ainsi que deux des auteurs de l'attentat qui ont «déclenché les explosifs qu'ils portaient attachés à leur corps», selon le Quotidien du Peuple. Il est plus que probable que cette attaque de nature terroriste ait été perpétrée par des Ouïghours.

Naguère ultramajoritaire, cette ethnie turcophone, principalement musulmane, ne représente plus que 40% de la population du Xinjiang en raison d'un afflux de Chinois venus de l'est du pays depuis les années 90. Leur colonisation est de moins en moins tolérée par les autochtones, car elle s'accompagne, depuis 2009, de fortes restrictions imposées par Pékin sur l'enseignement de la langue ouïghoure, les coutumes religieuses et la liberté de déplacement de cette minorité. Les rapports interethniques n'ont cessé de se détériorer depuis cinq ans, conduisant à une radicalisation de la jeunesse ouïghoure et à l'émergence de deux mouvements de résistance, l'un nationaliste, l'autre islamiste. Deux atten