Le scénario de la Crimée est en train de se rejouer dans l’est de l’Ukraine. Des dizaines de bâtiments publics (conseils régionaux, mairies, parquets, commissariats de police) sont passés en trois jours aux mains des insurgés prorusses dans une douzaine de villes de la région du Donbass, le bassin minier qui recouvre les régions de Donetsk et de Lougansk, à la frontière orientale de l’Ukraine avec la Russie. Il n’y a désormais pratiquement plus d’obstacles matériels à la tenue, le 11 mai, des référendums d’autonomie (ou d’indépendance) promis par les pro-Russes dans ces régions à l’industrie vieillissante et tournée vers le voisin russe.
A Lougansk, un demi-million d’habitants, le chef-lieu de la région du même nom, il n’a pas fallu plus d’une demi-journée mardi pour qu’un groupe d’une cinquantaine d’hommes bien armés et décidés s’empare des principaux immeubles administratifs : le conseil régional, le conseil municipal, le parquet et l’hôtel de police. Le lendemain, une partie de ces bâtiments aux portes et fenêtres brisées étaient fermés, gardés par un petit nombre d’hommes armés et cagoulés.
«Parade gay». «Des gars de chez nous», dit devant le siège du gouverneur un vieillard édenté, avant de reconnaître que ceux qui ont pris le bâtiment sont des Russes. Les insurgés clament ne pas vouloir de la tutelle de Kiev, qu'ils croient «aux mains des fascistes». «La parade de la victoire sur l'Allemagne nazie du 9 mai va être rempl