Le leader syndicaliste est encore sous le choc.«Nous étions en train de poursuivre la négociation avec le chef de la police. Tout d'un coup, j'ai reçu sur le nez une grenade lacrymogène», s'indigne Kani Beko, le président de la DISK (Confédération des syndicats des travailleurs révolutionnaires) qui, à moitié défiguré, qualifie de «terrorisme d'Etat» l'intervention de la police. De très violents affrontements ont opposé hier les forces de l'ordre - quelque 40 000 policiers - aux manifestants qui voulaient célébrer le 1er Mai sur la place Taksim d'Istanbul, épicentre de la contestation de l'autoritarisme du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan en juin 2013. Symbole. Cette place, située sur la rive européenne, représente un symbole pour la gauche turque depuis l'écrasement dans le sang d'une manifestation qui a fait 37 morts par balle en 1977. C'était pourtant Erdogan qui, en 2011, avait levé l'interdiction de manifester le 1er Mai sur ce lieu emblématique. Déjà l'an dernier, de violents incidents s'étaient déroulés lors de la Fête du travail autour de Taksim.
«N'ayez aucun espoir pour Taksim, allez manifester dans d'autres endroits d'Istanbul», avait mis en garde le Premier ministre la semaine dernière, traitant les syndicats «d'enfants gâtés». Le gouvernement a pris prétexte d'informations émanant du ministère de l'Intérieur sur de probables «provocations armés de groupes terroristes i