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Libération

Gerry Adams libéré, les divisions ravivées

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Irlande du Nord. Le républicain, soupçonné d’être lié à un assassinat en 1972, risque toujours l’inculpation.
publié le 4 mai 2014 à 20h06

Les peintures murales qui ornent les rues de Belfast sont, depuis quelques années, l’une des haltes touristiques obligées d’une ville déchirée qui tente, désespérément, de se reconstruire une identité. Sans renier son passé, Belfast rêve d’être associée à d’autres notions que celles de la violence, des rancœurs et de la peur.

Depuis mercredi, on parle de Nelson Mandela en Irlande du Nord. Pour l'associer à Gerry Adams, dirigeant du Sinn Féin, libéré hier soir, sans inculpation, après quatre longues journées de garde à vue dans les locaux du sinistre commissariat d'Antrim, à 35 kilomètres au nord-ouest de Belfast. Une nouvelle peinture murale est ainsi née sur Falls Road, à Belfast. On y voit Gerry Adams, barbe poivre et sel et costume-cravate, associé à la phrase : «Faiseur de paix, leader, visionnaire.» Des mots qu'on dirait empruntés à une apologie de Nelson Mandela. S'il est sorti libre, une inculpation reste toujours possible. Un dossier a été transmis au parquet, auquel il appartiendra de décider s'il y a finalement matière à prononcer une inculpation.

«Disparus». Gerry Adams est soupçonné d'être lié à l'enlèvement, puis à l'assassinat par l'IRA (Armée républicaine irlandaise) de Jean McConville, une veuve mère de dix enfants, en décembre 1972. Son corps, une balle dans la tête, a été retrouvé en 2003, sur une plage de la République d'Irlande. Elle est devenue le symbole des «disparus», ces seize personnes enlevées, tuées et