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Libération
Reportage

«Je vais vous dire pourquoi le calme règne chez nous»

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A Dnipropetrovsk, ville de l’est de l’Ukraine sans commando prorusse infiltré, le richissime gouverneur pro-Kiev est considéré comme un bienfaiteur.
A Odessa, samedi, lors d'un hommage aux 42 victimes de l'incendie de la veille. (Photo Yevgueny Volokin. Reuters)
publié le 4 mai 2014 à 20h06

Le pistolet à la ceinture, deux hommes en treillis dépareillés montent la garde à un barrage dressé à l'entrée de la ville. L'installation de ce blokpost, destiné à contrôler le flux des voitures, est récente : quelques sacs de sable ou de ciment, avec des meurtrières pour y passer le canon d'un fusil, quelques pneus, plus loin deux tentes, une pour dormir, l'autre pour manger, une douche, des toilettes. Au sol, des herses qui ne seront posées qu'en cas de danger. Les deux hommes, tous deux russophones, Sergueï, un directeur financier de 32 ans, et Dmitri, un ingénieur en électricité âgé de 36 ans, viennent aussi souvent que leurs obligations le leur permettent : le premier est couvert par son personnel, le second est autoentrepreneur. Ils n'arrêtent pas les voitures. C'est la tâche des deux policiers qui patrouillent avec eux. Pourraient-ils stopper une attaque séparatiste ? «Certainement pas. Leur rôle est plutôt de montrer à la population qu'elle est en sécurité», dit Nikita Prodanets, le jeune militant de l'Alliance démocratique, une toute nouvelle formation politique née d'un mouvement de jeunes chrétiens démocrates qui a soutenu le renversement de Viktor Ianoukovitch à Kiev, en février.

Comme Sergueï et Dmitri, des dizaines de jeunes et de moins jeunes, la plupart du temps salariés et pères de famille, affluent au siège de l'administration régionale, où le gouverneur a donné deux petits bureaux à une association qui recrute des volontaires pour assurer