Le 17 avril, l’Union européenne, les Etats-Unis, la Russie et l’Ukraine convenaient à Genève de tout faire pour aboutir à une désescalade en Ukraine. Quinze jours plus tard, il est clair que la tension n’a pas baissé et l’Ukraine est pratiquement en état de guerre. Les pro-Russes, dans les deux régions qui forment le bassin du Donbass (celle de Donetsk et celle de Lougansk), ont profité de l’arrêt des opérations d’une armée ukrainienne complètement dépassée pour renforcer leur mainmise sur une série de petites villes. Après Sloviansk, les séparatistes se sont emparés de bâtiments officiels à Horlivka, Kramatorsk, Konstiantynivka, Artemivsk, Yenakiieve, Makiyivka, des villes souvent mono-industrielles de plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Puis ce fut le tour de Lougantsk, elle aussi proclamée république. Avec le but ouvert de procéder à un référendum le 11 mai sur la création de ces deux nouveaux Etats.
Médiateur. Les objectifs des pro-Russes sont clairs : prouver que le gouvernement de Kiev n'est pas légitime, qu'il ne contrôle pas la situation, empêcher la présidentielle du 25 mai. Et entrer à la table des négociations d'une conférence internationale dans laquelle Moscou jouerait le rôle de médiateur (avec des séparatistes que Poutine dit «ne plus pouvoir contrôler») et enverrait des troupes d'interposition. Ce fut le cas dans les années 90 en Ossétie (Caucase du Nord) et en Transnistrie (partie orientale de la Moldavie