Le super VRP du Japon est de retour. Presque un an après une première tournée sur le Vieux Continent, le Premier ministre, Shinzo Abe, a entrepris un minimarathon européen qui le conduira aujourd'hui à Paris avant de s'achever à Bruxelles. Plus que jamais, il martèle que le «Japon est de retour», selon son slogan répété sur tous les tons depuis son arrivée au Kantei, le Matignon nippon. En 2013, Shinzo Abe était venu chanter les louanges de ses «Abenomics», sa politique économique néokeynésienne, devant un parterre de leaders européens aussi curieux qu'envieux. Cette année, le pragmatique businessman est de nouveau au rendez-vous, mais avec une casquette de futur gendarme régional pour s'ériger en «contributeur proactif de la paix».
Réformes. Certes, Abe vend le Japon en mouillant la chemise, comme la semaine dernière à Londres dans un long discours patriotique. Il vante les réussites des géants de l'industrie nippone. Il liste les premiers succès des Abenomics qui «vont maintenant de l'avant» - même si les douloureuses réformes structurelles, comme l'emploi des femmes et des étrangers, la libéralisation de pans entiers de l'économie, restent en plan. Il met déjà en scène le «rêve des JO 2020 de Tokyo». Avant de plaider, à Berlin, pour une «rapide conclusion de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne». Mais la nouveauté de ce long périple réside dans l'affichage sécuritaire du Premier