Briser le silence sur les Années de plomb. Arrivé fin février aux affaires, le jeune président du Conseil italien, Matteo Renzi, a ainsi décidé, fin avril, de déclassifier une bonne partie des documents officiels sur plusieurs attentats terroristes qui ont ensanglanté l'Italie, de la fin des années 60 jusqu'aux années 80. «Il s'agit d'un devoir envers les citoyens et les proches des victimes», a indiqué le chef du gouvernement pour expliquer un geste qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait osé accomplir. De l'attentat de Piazza Fontana à Milan (17 victimes), qui marqua, en 1969, le début d'une longue spirale de violences, jusqu'à celui du train rapide 904 qui, en 1984, provoqua la mort de 17 personnes, en passant par la destruction en plein vol d'un avion civil dans le ciel d'Ustica (81 morts) en juin 1980. Au total, ce sont huit dossiers enveloppés de mystères qui vont être déclassifiés. Dans certains cas, les auteurs matériels ont été identifiés. Pour l'attentat à la gare de Bologne, en août 1980 (85 morts et plus de 200 blessés), un groupe d'activistes néofascistes a ainsi été condamné. Mais il reste de nombreuses interrogations sur les commanditaires, les mobiles et, surtout, les complicités dont auraient bénéficié les auteurs de ces différents attentats.
La décision de Matteo Renzi permettra peut-être d’éclaircir le rôle très controversé des services secrets. Dans un contexte de guerre froide, certains agents italiens et étrangers, notamment américains, sont depui