La garde à vue du président du Sinn Fein a été levée à 19 heures dimanche soir après quatre jours. Gerry Adams, également député en République d'Irlande, faisait selon l'un de ses proches cité par la BBC l'objet d'interrogatoires «dix-sept heures par jour» de la part des enquêteurs chargés d'élucider l'enlèvement et le meurtre par l'IRA en 1972 de Jean McConville, une mère de dix enfants.
Gerry Adams, qui s'est présenté de son plein gré mercredi soir au poste de police d'Antrim, à 30 km de Belfast, dément fermement toute implication dans ce crime et a toujours nié avoir appartenu à l'Armée républicaine irlandaise (IRA), dont le Sinn Fein a été l'aile politique. Selon le Sunday Times, le leader républicain de 65 ans s'attendait à n'être entendu que sur l'affaire McConville, mais il a été surpris quand les enquêteurs l'ont arrêté en vertu d'une législation antiterroriste pour soupçons d'appartenance à l'IRA.
Le Sinn Fein a menacé en cas d'inculpation de Gerry Adams de «reconsidérer» son soutien à la police, une institution-clé dans le fragile processus de paix dans la province britannique.
«Tentative de chantage abjecte»
Cette mise en garde a été proférée par l'ancien commandant de l'IRA Martin McGuinness, désormais vice-Premier ministre au sein d'un gouvernement bi-confessionnel. Samedi lors d'un rassemblement à Belfast, il a accusé une partie de la police d'être «opposée au processus de paix et de haïr Gerry Adams». Mais ces propos n'ont pas été du goût du Premier ministre