A côté des guerres entre le régime syrien et l’opposition, entre les rebelles islamistes et les nationalistes de l’Armée syrienne libre, entre jihadistes sunnites et chiites, un nouveau conflit extrêmement violent et totalement fratricide déchire la Syrie, celui entre les formations liées à Al-Qaeda. Les appels du chef suprême d’Al-Qaeda central, Ayman al-Zawahiri, à l’arrêt des hostilités n’ont pas freiné les ardeurs des combattants rivaux, ce qui a entraîné la fuite, ces derniers jours, d’au moins 60 000 personnes dans la riche province pétrolière de Deir el-Zor (est de la Syrie), selon les estimations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH, proche de l’opposition). Au total, cette guerre fratricide a déjà fait plus de 4 000 morts.
Fanatisme. Les combats opposent le Front al-Nusra à l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux organisations qui veulent l'établissement d'un émirat islamique et professent une idéologie proche ou conforme à celle d'Al-Qaeda. Cependant, la première, apparue en Syrie en 2011, a un agenda plus nationaliste et bénéficie d'une image plutôt positive dans la population et suscite en général l'admiration des combattants rebelles pour ses prouesses guerrières et son sens de l'organisation. Parmi les groupes rebelles, Al-Nusra est sans doute celui qui compte les forces les plus nombreuses et les mieux armées. En revanche, l'EIIL est une organisation née en Irak après la chute du régime de Saddam