L'escalade des tensions dans le sud-est de l'Ukraine rendait, depuis plusieurs semaines, de plus en plus plausible la perspective d'une intervention militaire russe. Des dizaines de milliers de soldats faisaient des exercices à la frontière. Les représentants du pouvoir, du président, Vladimir Poutine, aux députés, répétaient en chœur que la Russie n'abandonnerait pas les russophones d'Ukraine aux mains de la «junte de Kiev», qui préparerait un «génocide». La tragédie d'Odessa, où plusieurs dizaines de militants prorusses ont péri dans un incendie, vendredi, pendant que l'armée régulière ukrainienne faisait des victimes parmi les insurgés dans les villes rebelles de l'Est, aurait dû servir de prétexte à Poutine pour user du droit dont l'ont investi ses sénateurs, et lancer l'offensive.
Mais, sortant, d'un long silence de cinq jours - généralement interprété comme le signe avant-coureur d'une décision tonitruante -, le président russe a parlé de «dialogue» et de «compromis», en appelant les séparatistes à reporter le référendum sur la «déclaration d'indépendance» prévu le 11 mai. Ces annonces semblent confirmer les pronostics prudents des experts : malgré la montée des tensions, Poutine n'enverra pas ses soldats en Ukraine, car il n'a aucun intérêt à intervenir militairement.
Confusion. «La Russie ne va pas faire entrer ses armées. Elle soutient l'insurrection antifasciste, mais ce soutien e