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Libération

A Ceuta et Melilla, la pression migratoire augmente

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Le rehaussement, en 2007, du triple grillage qui sépare les deux enclaves espagnoles au Maroc n’a pas dissuadé les clandestins, qui sont de plus en plus nombreux chaque année à y tenter le passage vers l’Europe.
Un migrant africain contre les barbelés qui délimitent l'enclave de Melilla, au Maroc, le 1e mai. (Photo Stringer. Reuters)
publié le 8 mai 2014 à 22h16

A l'aube de la Fête du travail, le 1er mai, 600 migrants africains se regroupent près de Beni-Enzar, le principal poste frontière qui sépare le Maroc de l'enclave espagnole de Melilla. Ces hommes, jeunes, qui ont mis des mois à traverser le Sahel, n'ont rien à perdre. Après un si long voyage, il leur faut coûte que coûte franchir ce triple grillage, haut de 6 mètres et hérissé de fil barbelé, qui se dresse devant eux. En face, la garde civile, qui les a localisés à l'aide de caméras thermiques depuis une bonne heure, les attend de pied ferme.

La bataille s'engage. Matraques et extincteurs d'un côté, mains nues et bâtons de l'autre. Les images prises par la TVE (la télévision publique espagnole) montrent un corps-à-corps sans merci, au milieu des cris et des coups de sifflet. Au final, bien moins nombreux, les gardes civils ne peuvent éviter que 145 Africains échappent à leur contrôle, foulent le sol espagnol aux cris de «bosa, bosa» («victoire, victoire») et rejoignent le centre de séjour temporaire pour les immigrés (Ceti) hypersaturé - 1 200 personnes pour une capacité de 400 -, d'où ils seront un jour héliportés vers la péninsule.

Paramilitaires. Les militaires déplorent 14 blessés. L'essentiel des Africains - meurtris par les coups et les barbelés - font marche arrière, essayant d'éviter les Forces auxiliaires marocaines, un corps de paramilitaires, qui n'hésitent pas à les passer à tabac avec une violence inouïe. U