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Libération
Reportage

Egypte: «Tuer tout espoir, la stratégie du pouvoir»

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A l’approche de la présidentielle, les révolutionnaires de 2011 sont sévèrement réprimés et les jeunes Egyptiens disent leur déception.
Le 12 avril, au Caire, des manifestants du groupe du 6 avril réclament la libération d'activistes. (Photo Reuters)
publié le 8 mai 2014 à 19h06

Alors que la présidentielle des 26 et 27 mai devrait porter l'ex-maréchal Abdel Fatah al-Sissi à la tête de l'Egypte, la désillusion gagne les jeunes révolutionnaires. Ceux-ci ont pourtant contribué à la chute de l'ex-président Hosni Moubarak en 2011, puis à celle de l'islamiste Mohamed Morsi deux ans plus tard. Dès le 26 juillet 2013, Ahmed Maher, cofondateur du Mouvement du 6-Avril, faisait part de ses craintes. Ce jour-là, trois semaines après avoir renversé Morsi, Al-Sissi, alors chef de l'armée, appelait le peuple à lui «donner mandat» pour «en finir avec le terrorisme». «Qu'entend Abdel Fatah al-Sissi quand il parle de terrorisme ? s'alarmait le jeune activiste, fer de lance du soulèvement de 2011 contre Moubarak. Après avoir arrêté tous les Frères musulmans, ne va-t-il pas s'en prendre à nous ?»

Les faits ont donné raison aux pires craintes d’Ahmed Maher. Après avoir combattu les régimes d’Hosni Moubarak, du Conseil suprême des forces armées et des islamistes, les jeunes militants laïcs sont désormais visés par la répression menée par le nouveau pouvoir.

«Défaite». Au-delà des Frères musulmans et de leurs partisans - au moins 1 400 morts et 16 000 arrestations depuis l'été -, toute voix dissidente est étouffée. Le 28 avril, un juge a ainsi condamné 683 présumés islamistes à la peine de mort. Quelques heures plus tard, une autre cour décrétait l'interdiction du Mouvement du 6-Avr