Il y a à peine deux mois, c’est la Crimée qui organisait un référendum controversé : les habitants de la péninsule étaient appelés à choisir entre une autonomie accrue de la région au sein de l’Ukraine et un rattachement à la Fédération de Russie. Organisée à la hâte - la date a été avancée à plusieurs reprises -, la consultation a été appuyée par le Kremlin qui invoquait le droit des peuples à l’autodétermination. La communauté internationale a aussitôt désapprouvé l’initiative, jugeant que le référendum n’avait aucune valeur légale sans l’accord de Kiev.
«Correcte». Mais, surtout, les Occidentaux ont dénoncé la main de Moscou dans les affaires de l'Ukraine. Ils ont particulièrement critiqué les conditions du scrutin, encadré par des hommes armés. «Des groupes d'autodéfense locaux», avait assuré Vladimir Poutine avant de tenir, le mois suivant, un discours différent. «La Russie n'a pas rattaché la Crimée par la force. La Russie a créé les conditions pour que les gens puissent exprimer librement leur choix», avait-il déclaré à la télévision. «Derrière les forces d'autodéfense de Crimée se trouvaient, bien sûr, nos militaires. Ils se sont comportés de manière très correcte.»
La diplomatie russe s’était appuyée sur le cas du Kosovo pour justifier le référendum, et avait invité des observateurs - notamment de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - à venir le superviser. Le président en