Menu
Libération
EDITORIAL

Vernis

Article réservé aux abonnés
publié le 11 mai 2014 à 19h56

«Guerre en Europe, le brasier ukrainien», titrait récemment en couverture le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel. Les informations en provenance de ce pays frontalier de l'Union européenne annoncent jour après jour des combats, des blessés, des morts par dizaines, des villes prises et reprises. Des bilans meurtriers sans précédent depuis la Yougoslavie sur le Vieux Continent. Poutine avec succès et impunité poursuit sa guerre de conquêtes : la Crimée hier, l'est de l'Ukraine désormais, violant toutes les règles de droit international. Pourquoi pas, demain, la Moldavie ou les pays baltes, au nom de la défense de minorités russophones présumées menacées ? Les référendums ce week-end dans deux provinces ukrainiennes ne sont que des mascarades, destinées à donner un vernis «démocratique» à une mainmise organisée et ordonnée par les hommes du Président : des officiers russes des services secrets qui se sont déplacés de la Crimée à l'est de l'Ukraine. Des hommes entraînés à ces actions clandestines dont l'anonymat des uniformes cache mal l'identité. On peut déjà prédire le résultat de ces consultations manipulées, montées dans des villes en état de siège, aux mains des nervis de Vladimir Poutine. Sans liste électorale, sans campagne adverse, sans isoloir, sans observateurs indépendants. Un site officiel du Kremlin a même mis en doute les résultats du référendum en Crimée. Pourtant, les dirigeants européens se contentent de sanctions limitées et continuent d'a