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Analyse

Ukraine : le Kremlin la joue modeste

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Après les référendums de dimanche, Moscou tente d’apaiser l’Europe et les Etats-Unis.
Vladimir Poutine sur la place Rouge, à Moscou, le 9 mai 2014. (Photo Kirill Kudryavtsev. AFP)
publié le 12 mai 2014 à 19h56

«Illégal» selon la Maison Blanche et «illégitime» pour l'Union européenne : le Kremlin avait déjà désarçonné ses rivaux occidentaux en recommandant aux leaders séparatistes de reporter la tenue des référendums en Ukraine. Sa réaction aux résultats des urnes - qui auraient massivement soutenu dimanche la proposition des séparatistes sur l'indépendance des régions de Donetsk et Lougansk - est du même acabit : «Nous respectons l'expression des populations des régions de Donetsk et Lougansk et partons du principe que la mise en œuvre pratique du résultat des référendums se fera de manière civilisée, sans aucune récidive de violence, par le dialogue entre les représentants de Kiev, Donetsk et Lougansk.»

Folkloriques. Préférant cette déclaration ouverte à une reconnaissance officielle, Moscou semble s'accorder un temps de réflexion tout en prenant soin de ne pas aggraver ses relations avec les Américains et les Européens. La nuance n'a d'ailleurs pas échappé au président de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Suisse Didier Burkhalter : «Il ne s'agit donc pas d'une reconnaissance des résultats, ce qui est important.» Le gouvernement provisoire de Kiev et les diplomaties occidentales répètent que les scrutins n'ont aucune valeur légale, car décidés sans le consentement du pouvoir central. Ils dénoncent les conditions folkloriques de leur déroulement - organisation hâtive, sans