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Libération

La journaliste Camille Lepage retrouvée morte

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Centrafrique . La photographe française de 26 ans est peut-être tombée dans un guet-apens.
publié le 13 mai 2014 à 22h36

«La situation se dégrade de façon très très inquiétante. Les Séléka [les rebelles qui avaient pris le pouvoir en mars 2013 à Bangui, ndlr] se sont vengés et ont fait du porte-à-porte en exécutant les gens dans de nombreux quartiers. […] La situation est vraiment dramatique… Voilà pour les nouvelles de ce côté de l'Afrique.»

Ainsi parlait la jeune photoreporter Camille Lepage dans un message adressé au service photo de Libération, le 6 décembre dernier, de Bangui. Des mots envoyés quelques heures après l'attaque lancée par les milices anti-balaka sur la capitale de la Centrafrique, juste avant le début de l'opération française «Sangaris». Libération avait publié ses photos pleines d'humanité et de dignité.

La terrible nouvelle en provenance de «ce côté de l'Afrique» est tombée hier : le corps sans vie de Camille avait été retrouvé, dans la matinée, par une patrouille de la force Sangaris. Au sud-ouest de Bangui, près de la localité de Bouar, des soldats stoppent un véhicule de type pick-up pour un contrôle de routine. A bord, ils repèrent dix hommes armés mais aussi cinq corps inanimés, dont celui de notre jeune consœur. Selon l'état-major à Paris, ces hommes qui ont été désarmés et remis à la force panafricaine déployée en Centrafrique appartiendraient aux milices anti-balaka. L'enquête sur les circonstances de la mort de Camille Lepage ne fait que commencer, mais dès hier soir le président Hollande évoquait un probable