En mettant au cœur de l'Exposition universelle 2015 le thème de l'alimentation, Milan ne pensait pas susciter autant d'appétits. Depuis quelques jours, la magistrature italienne a lancé une opération anticorruption autour du gigantesque chantier, à la périphérie de la capitale lombarde. Avec six autres personnes, le directeur général en charge des travaux de construction, Angelo Paris, a été arrêté jeudi dernier, soupçonné d'avoir participé à un vaste système de pots-de-vin. Il y a un mois et demi, c'est l'ex-directeur général de la société publique Infrastrutture Lombarde, Antonio Giulio Rognoni, qui, avec sept autres responsables, était déjà tombé pour appels d'offres truqués et faux. A l'époque, les autorités locales et nationales avaient assuré avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour éviter d'autres ennuis et retards dans la préparation de l'Expo 2015. «Nous n'avons pas perdu une minute», avait assuré le maire de Milan, Giuliano Pisapia, pour rassurer les 145 pays qui ont adhéré au projet.
En principe, l'Exposition doit ouvrir ses portes le 1er mai 2015 et durer six mois. Le coût total devrait s'élever à 1,35 milliard d'euros. Ce qui, dès le départ, a provoqué les convoitises. Dès 2009, l'écrivain Roberto Saviano avait mis en garde contre les tentatives d'infiltration de la criminalité organisée : «Alors que la Camorra napolitaine s'adjugera la reconstruction de l'Aquila après le tremblement de terre, la 'Ndrangheta [mafia calabraise, n