Six mois après le lancement de l’opération militaire française Sangaris, la situation est loin d’être stabilisée en Centrafrique. Le niveau de violence y demeure très élevé, notamment dans le nord-ouest, tandis que les autorités demeurent impuissantes, faute de moyens.
Quelle est la situation sécuritaire à Bangui ?
Si la capitale n'est plus le théâtre d'affrontements intercommunautaires majeurs, cette «stabilisation» est en grande partie due à l'exode massif de l'un des deux protagonistes. Fin avril, 1 300 musulmans ont quitté le quartier de PK12, où ils étaient assiégés et escortés vers le Tchad par des soldats de la force de l'Union africaine, la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique). Désormais, les musulmans ne sont plus que quelques centaines dans la capitale, dans le secteur PK5, en attente de pouvoir eux aussi quitter Bangui. Mais une autre forme de violence a émergé : le banditisme. «Les taxis ne veulent plus se rendre dans certains quartiers de Bangui, de peur d'être immédiatement attaqués, raconte un témoin. Des gangs de criminels y font régner la terreur.»
Et dans le reste de la Centrafrique ?
A l'intérieur du pays, seules les zones où sont déployées les forces internationales ont retrouvé un semblant de calme. Autant dire une infime partie du territoire. Chaque semaine, des explosions de violence se produisent. C'est le cas, notamment, dans le nord-ouest