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Libération

Elue espagnole tuée : vengeance personnelle ou crime politique ?

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publié le 15 mai 2014 à 20h06

Lundi, la présidente de la région de León (en Castille-León), Isabelle Carrasco, a été tuée de trois balles tirées à bout portant. Grâce à un policier à la retraite témoin de la scène, les auteures de l’assassinat ont vite été interpellées : Maria Montserrat González, 55 ans, qui avouera au bout de deux jours, et sa fille de 35 ans.

Ce crime, qui a mis l’Espagne en émoi, a été commis de sang-froid : depuis 2012, les deux femmes ourdissaient un plan pour mettre fin aux jours d’Isabelle Carrasco, 59 ans, une dirigeante autoritaire qui collectionnait les postes à responsabilité au dans cette province où elle était aussi chef du Parti populaire - au pouvoir à l’échelle nationale. De l’avis général, elle était une caricature de cacique local.

Montserrat Triana, la fille, en aurait fait les frais : employée à la diputación - l'institution qui gouverne chaque province - à León, elle fut licenciée sur ordre d'Isabelle Carrasco, puis mise sur une liste noire lui interdisant de trouver un emploi ailleurs. Une fois chômeuse, elle aurait fait une dépression et failli perdre son appartement. Sa mère l'a reconnu : «J'ai pensé plusieurs fois à tuer [Isabelle Carrasco]. Elle le méritait.»

L'interprétation du meurtre divise l'Espagne : faut-il y voir une simple vengeance personnelle ou la manifestation d'une violence d'ordre politique ? Sur les réseaux sociaux, les commentaires penchent en faveur de la seconde hypothèse : en pleine crise, alors que le chômage touche un quart d