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En Autriche, le FPÖ met la sourdine

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A la demande du FN, les plus néonazis au sein du parti ont fait profil bas.
Heinz-Christian Strache, le leader du FPÖ lors d'une réunion du parti à Klagenfurt en 2013. (Poto ALEXANDER KLEIN AFP.)
publié le 15 mai 2014 à 20h06

L’Autriche a été le premier pays membre de l’Union européenne à se donner à l’extrême droite, entre 2000 et 2006. Six longues années de pouvoir, durant lesquelles le FPÖ puis le BZÖ (suite à une scission) ont envahi les ministères, en coalition avec les conservateurs-chrétiens, plaçant leurs hommes à des postes-clés. Un passage sous les feux de la rampe qui, d’ailleurs, n’a pas décrédibilisé la formation, car dans les dernières intentions de vote, le FPÖ tourne toujours autour des 20%. Histoire de créer une dynamique européenne, le Front national de Marine Le Pen a exigé du FPÖ, beaucoup plus virulent que le FN, qu’il adopte - au moins pour le temps de la campagne - sa stratégie de dédiabolisation. Et effectivement, les nombreux élus FPÖ proches de la mouvance néonazie l’ont mise en sourdine en ce moment.

Travesti. Même Heinz-Christian Strache, le très agressif chef du parti FPÖ, a limé ses canines, allant jusqu'à féliciter - du bout des lèvres - Conchita Wurst, le travesti barbu qui a remporté l'Eurovision pour l'Autriche cette année, ce qui fait s'étrangler d'indignation les catholiques intégristes et les garants de l'ordre chrétien. Auparavant, il avait demandé à sa tête de liste aux européennes, Andreas Mölzer, un idéologue old school de 61 ans, de démissionner car récemment, ce dernier avait osé comparer l'Union européenne à un «conglomérat de Nègres», ainsi qu'au IIIe Reich, à ses yeux moins tatillon et